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Les monuments aux morts de la Grande Guerre sont un témoignage de reconnaissance à l′égard de ceux qui sont tombés pour la patrie. Une série de lois va en permettre la réalisation.

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La première, en juillet 1915, crée un statut de « mort pour la France » qui donne droit à une pension pour les veuves et à la qualité de pupille de la nation pour les orphelins.

Une deuxième loi, en avril 1916, crée un diplôme d'honneur, un "Hommage de la Nation" pour les militaires "morts pour la France".

A.D. des Alpes-Maritimes, 3 R 23

​Une autre loi, en octobre 1919, impose le recensement des disparus de chaque commune de France. Son objectif, comme son nom l’indique, consiste à assurer « la commémoration et la glorification des Morts pour la France au cours de la Grande Guerre ».

La loi du 31 juillet 1920 fixe, quant à elle, les conditions d′attribution et de calcul du montant des subventions versées par l′Etat aux communes pour l′érection d'un monument (pour un certain nombre d'autres lois, voir http://memoire.lycee-anguier.fr/spip.php?rubrique55).

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Car si des sépultures nationales sont érigées par l'Etat sur quelques champs de bataille,  comme à Douaumont ou à Verdun, chaque commune souhaite rendre hommage à ses propres disparus en édifiant des cénotaphes qui portent les noms des enfants du pays morts pour la France.

Outre les subventions de l'Etat, ces monuments aux morts sont souvent financés à l′aide d'une souscription publique, parfois lancée avant la loi d'octobre 1919.

Ce document est extrait de l'exposition virtuelle "Cimetières et monuments commémoratifs", proposée sur le site des archives municipales de Cannes

(http://expos-historiques.cannes.com/r/28/cimetiere-et-monuments-commemoratifs/).

De 1918 à 1925, 30 000 monuments aux morts sont ainsi érigéss.  Leur implantation fait parfois l’objet de vifs débats. Faut-il les dresser dans un lieu de passage ou dans un endroit propice au recueillement, près de l’église ou près de la mairie ?

Quel que soit le lieu choisi, ils ont donné lieu à une production variée qui va de la simple stèle ou plaque commémorative apposée sur le mur d'un édifice public, à l’œuvre monumentale d′un artiste reconnu. Une inscription est systématiquement associée à la liste des noms des victimes de la Grande Guerre. Ces derniers figurent souvent dans l'ordre chronologique de disparition, dans l'ordre alphabétique, parfois en combinant les deux classements.

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Les formes, matériaux et figures utilisés varient tout autant :

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- une obélisque (par exemple à Pégomas), ou une colonne (par exemple à Mouans-Sartoux)

- la personnification de la République triomphante ou de la Victoire (par exemple au Cannet),

- la figure du Poilu (par exemple à Antibes),

- la douleur des femmes (épouses et/ou mères) et des enfants face à la perte d′un être cher (par exemple à Mandelieu-Capitou).

Des objets symboliques viennent souvent compléter la statuaire commémorative : des végétaux (palme du martyre, rameau d'olivier pour la paix, couronne de lauriers pour la victoire, gerbe de blé pour la jeunesse fauchée ...), les armes de protection ou de défense du poilu (fusil, casque ...), les attributs de la République (drapeau, coq), les insignes militaires (croix de guerre), plus rarement car en principe interdits, les représentations religieuses (croix, anges ...).  

Pour aller plus loin :

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Antoine PROST, "Les monuments aux morts. Culte républicain ? Culte civique ?  Culte patriotique ?",

dans Pierre NORA (sous la direction de), Les lieux de mémoire, tome I La République, Paris, 1984, p. 195-225

 

Annette BECKER , La guerre et la foi, de la mort à la mémoire, 1914-1930, Paris, 1994

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Sylvie Mattone-Vastel, Georges Meissonnier, L’art et la mémoire de 1914-1918 dans le Var , Toulon, 1998

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Jacques Bouillon, Michel Petzold, Mémoire figée, mémoire vivante/ Les monuments aux morts , 1999

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Les monuments aux morts 1914-1918 dans les Alpes-Maritimes, Nice, 2014

 

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